Communiqué de presse

Crise de financement de la filière textile : des milliers d’emplois en insertion menacés

Confrontée à des pertes importantes de ressources financières, les entreprises d’insertion de la filière de traitement des textiles usagés traversent une crise majeure qui met en péril leur mission sociale et écologique. La fédération des entreprises d’insertion appelle le Gouvernement à prendre le temps d’une révision profonde du modèle de financement et de gouvernance de la filière afin de mieux couvrir le coût de la collecte et du tri, d’investir dans le développement massif du réemploi et du recyclage en France et en Europe, et de lutter enfin contre la surproduction de déchets par l’industrie de la fast-fashion.

Après plusieurs jours de bras-de-fer entre les acteurs de la filière REP textile (« TLC »), l’éco-organisme Re-Fashion et le Gouvernement, Agnès Pannier-Runacher a annoncé jeudi 17 juillet un rehaussement du barème de soutien à hauteur de 223 € la tonne de déchets collectés en 2025, puis 228 €/t en 2026 (contre un coût estimé à 304 €/t par les pouvoirs publics début-2025)*.

La fédération des entreprises d’insertion salue cette première avancée qui offre quelques mois de répit pour cette filière en grande difficulté. Mais l’essentiel reste à faire si nous voulons sauver les milliers d’emplois en insertion menacés de disparition au sein de structures travaillant à perte.

Nous appelons le Gouvernement à s’attaquer aux racines de cette crise (chute des prix à l’export de textiles usagés, dégradation de la qualité des textiles vendus en France par les acteurs de la fast-fashion, hausse des coûts opérationnels liée à l’inflation post-Covid, etc.). Car derrière ces difficultés, c’est toute la politique d’insertion et d’économie circulaire qui est menacée, à contre-courant de la volonté affichée par le Gouvernement de développer une économie plus résiliente par le travail.

Les discussions en cours sur la refonte de la filière doivent prendre le temps d’aboutir sur des solutions concrètes destinées à rééquilibrer durablement le modèle économique de la filière afin de créer de l’emploi en France, notamment d’insertion.

En priorité, l’éco-contribution sur la vente de produits textiles (actuellement d’environ 3 ct€/T-Shirt ou 10 ct€/pantalon, hors éco-modulation) doit être augmentée significativement pour garantir le financement et l’investissement dans la collecte, le tri, le réemploi et le recyclage, le tout en participant activement à la politique d’insertion par l’activité économique, véritable levier de cohésion sociale et de lutte contre l’exclusion.

*Pour la première fois, le soutien financier se fera sous forme d’enveloppe globale sur la base d’un volume prévisionnel de déchet de 200 000 tonnes en 2025 (pour 49 M€) et 250 000 tonnes en 2026 (pour 57 M€). Or, jusqu’à aujourd’hui, le soutien se faisait à la tonne, donc au plus proche du besoin réel des structures chargées de la collecte et du tri.

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