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Territoire : stratégie et technicité, moteur de croissance et d’insertion

Implantée dans le 11ème arrondissement de Marseille, Territoire est une entreprise d’insertion spécialisée dans le travail des métaux, l’acier et l’aluminium essentiellement. L’entreprise conçoit, fabrique, pose des escaliers, portails, clôtures, garde-corps, rampes d’accès, grilles de protection… pour des clients publics et privés. Guy Magranville a repris cette entreprise avec son fils Paul, en 2013, et ne regrette pas ce choix, bien au contraire. Il nous raconte pourquoi.

Qu’est-ce qui vous a amené à reprendre l’entreprise d’insertion Territoire ?

J’ai d’abord été dans la bureautique, salarié chez Canon pendant 11 ans, rien à voir avec la métallerie ! J’ai ensuite été distributeur à mon propre compte, spécialisé dans l’achat-vente de machines, dans le mobilier de bureau et la papeterie. Puis, j’ai fait 15 ans d’assurance comme agent général et courtier. Fin 2010, j’ai vendu mon portefeuille parce que je m’ennuyais : j’avais fait le tour de la question. J’avais envie de finir  ma carrière dans l’industrie, avoir un atelier, fabriquer des trucs. De son côté, mon fils venait de sortir de l’école mais ne savait pas trop quoi faire… je lui ai demandé si cela l’intéresserait de travailler avec moi pour reprendre la suite plus tard… Il a fait une école supérieure de commerce, l’ESC à Montpellier, et est donc armé pour gérer une boite en théorie et est très appétent à l’aspect humain. C’est comme ça que nous avons repris l’entreprise d’insertion Territoire. Moi, je voulais faire de l’industrie, pas spécialement de l’insertion, je ne savais même pas que ça existait ! Et puis, on est tombé sur Territoire, en janvier 2013. Le dirigeant souhaitait prendre sa retraite. L’aspect insertion, on l’a découvert à ce moment-là, et ça a été a en définitive un de nos trois critères de choix : le premier était de reprendre une entreprise saine, c’était le cas et ça l’est toujours maintenant ; le second, de miser sur une entreprise à fort potentiel de développement, c’était le cas et nous l’avons exploité ; Territoire poursuit sa croissance externe comme interne ; le troisième critère, qui est devenu le principal, c’était l’insertion qu’on a découvert à cette occasion, qui donne du sens à l’activité économique, encore plus pour moi, dont la carrière est plus derrière que devant. Voilà un peu les critères de choix et je ne regrette pas, au contraire !

Pouvez-vous nous en dire plus sur la croissance que connaît Territoire ?

En 2016, l’entreprise enregistre un chiffre d’affaires de 7,6 M€ ; elle faisait 3,9 M€ quand nous l’avons reprise en 2013. En quatre ans, nous sommes passés de 25 salariés dont une dizaine en parcours d’insertion à 45 personnes dont 18 en insertion ; A cela s’ajoutent deux autres entreprises que nous avons reprises en 2014, à Nice et en 2015, à Sabran (30). Ces deux entités étaient des entreprises classiques de métallerie. Nous les avons transformées en entreprises d’insertion. La Société Nouvelle Degivry salarie 13 personnes dont 4 en insertion à Nice et la SAS Bonzi, 12 personnes dont 2 en insertion, dans le département du Gard. Elles font partie de la holding, sous statut SAS, que nous avons créé avec mon fils, à la reprise de Territoire en 2013. Elles font les mêmes métiers et ont les mêmes marchés que cette dernière. Nous avons aussi investi à Territoire dans de nouvelles machines, comme par exemple, une découpeuse laser ou une presse plieuse à commande numérique. C’est d’ailleurs un ancien salarié en parcours d’insertion qui en gère les commandes, il avait peur de se lancer et n’avait pas les compétences au départ mais moi je savais qu’il en serait capable au final.

Quels sont principalement vos clients ?

On travaille essentiellement par appels d’offre, majoritairement publics. La maintenance de bâtiments publics représente 90% de notre chiffre d’affaires. On travaille avec l’Etat : le ministère de l’intérieur, de la justice, de la défense, avec les monuments historiques aussi et donc avec la culture. 0n a également des clients comme la région où on assure la maintenance des lycées, cela représente 100 lycées sur la région PACA. Après, on a des conseils départementaux, où là, on fait la maintenance des collèges, et des communes pour la maintenance d’écoles, de crèches et de bâtiments communaux. La ville de Marseille est notre premier client parmi les communes avec lesquelles nous travaillons, cela représente 30% de notre CA. Nous travaillons également avec la ville de Nice, d’Avignon, d’Aix… On a une quinzaine de communes au total. Nous avons aussi quelques clients privés comme la SNCF, le Commissariat à l’énergie atomique où la Poste, pour laquelle nous effectuons la rénovation de postes principales et de bureaux de poste plus petits, et quelques centres de tri, avec Poste Immo, la filiale immobilière de la Poste.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de maintenance ou de rénovation de bâtiments ?

On fait en ce moment de la rénovation énergétique de crèches et d’écoles avec la mairie de Marseille, en changeant les portes et les menuiseries extérieures pour réduire les consommations d’énergie. On est aussi amenés à faire des grilles de défense en métal pour protéger les biens et les accès, des escaliers, des gardes corps, des rampes…. On est en train de réaliser des accès PMR (personnes à mobilité réduite) pour les lycées, les collèges et les écoles. On réalise également de la ferronnerie d’art avec les monuments historiques, plus pour la vitrine que pour la rentabilité, car ça ne représente qu’une petite partie de notre chiffre d’affaires, 100 K€ par an. Nous avons à Territoire, 6 chargés d’affaires qui sélectionnent les appels d’offres, y répondent, et gèrent après leurs affaires, pour les marchés captés. Cela va de la conception réfléchie d’ouvrages par notre bureau d’étude, à la fabrication dans nos ateliers et la pose sur chantiers, car nous ne posons que ce que nous fabriquons ! On ne fait pas de négoce, l’objectif étant d’employer du personnel, de permettre à des personnes en difficulté de retrouver un emploi en les formant aux métiers de la métallerie, serrurerie industrielle et menuiserie aluminium. 

Les métiers de la métallerie requièrent-ils une technicité particulière ?

Il y a deux métiers techniques dans l’entreprise, les fabricants en acier et ceux en alu qui sont deux métiers différents : à l’acier, on coupe, on soude, on meule et on assemble ; les salariés font tout de A à Z et suivent leur ouvrage. A l’alu, on coupe et ensuite c’est du mécano et plein de quincaillerie. Ça parait plus simple mais le moindre défaut se voit. C’est la coupe qui détermine le produit fini. Il faut donc être minutieux et très précis. Ça s’automatise de plus en plus mais comme nous faisons du « sur mesure »… En tout cas, ce sont deux métiers complètement différents, ceux qui sont à alu ne sont pas à l’acier et vice-versa. Après, on a des équipes de pose acier et des équipes de pose alu sur chantiers. Ce sont des métiers cousins en revanche. Un poseur alu peut poser de l’acier et inversement même si ce n’est pas tout à fait la même chose, à l’inverse de la fabrication où les salariés sont spécialisés dans le travail de l’alu ou de l’acier. Sur chantier, ils sont toujours un pour un, un poseur ou un chef d’équipe pour un salarié en insertion. Ils partent à deux le matin et rentrent à 2 le soir. Et comme le dit Alain, un de nos poseurs en menuiserie aluminium, ils ne sont pas là pour passer le balai et décharger les outils mais bien pour apprendre à monter sur bâtiment. D’ailleurs, on peut dire qu’on a relativement de la chance ou alors qu’on est bon en recrutement, je ne sais pas, mais on trouve des candidats, particulièrement à Marseille, qui ont envie de travailler et d’apprendre. Et c’est cela, en fait, qu’on recherche ; on recrute avant tout une motivation et non des gens qui connaissent le métier. Ceux qui passent la phase des 4 premiers mois, généralement vont au bout du parcours qui de toute façon n’est jamais inférieur à 24 mois, pour la simple raison qu’il faut les former sur poste de travail mais aussi sur la sécurité, les gestes et postures au travail, etc.

Que deviennent les salariés en parcours d’insertion à l’issue de leur parcours dans l’entreprise ?

On a un taux de sorties positives de 75%. On embauche à peu près la moitié des salariés qui étaient en insertion chez nous car on est en forte croissance. Les 25% restants partent en formation ou en VAE (validation des acquis de l’expérience). On en reclasse aussi dans d’autres sociétés de métallerie. Certains peuvent aussi carrément décider de changer de métier : partir à l’armée, passer le permis poids lourd pour devenir chauffeur…Mais généralement ceux qui ne restent pas à l’issue de leur parcours sont repartis dans le monde du travail de manière pérenne. Et là, on ne parle que du personnel technique. Il faut aussi savoir que 85% de nos salariés à Territoire sont issus de l’insertion, y compris au secrétariat, à la compta ou parmi nos chargés d’affaires.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

De continuer… pour rester performants tant économiquement que socialement. Je ne suis pas quelqu’un de stressé de nature mais je stresse parfois quand même ! 

Territoire :

115 boulevard de la Millière – 13011 Marseille

territoire@9business.fr – www.territoire-metallerie.fr

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