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GROUPE ID’EES MET EN OEUVRE L’AFEST

GROUPE ID’EES met en oeuvre l’AFEST sur plusieurs entreprises d’insertion : toutes les activités d’ID’EES 21, l’activité cartonnage d’ID’EES SERVICES, ID’EES R&V, les postes de restauration collective pour la filiale DESIE,… Une réflexion est en cours pour mettre en place l’AFEST à destination des permanents des agences ID’EES INTERIM. Céline Dionigi, Directrice du Développement des Compétences nous explique les prémices de la démarche, les principes étapes en matière d’ingénierie et le rôle de l’encadrant technique. 

1. Pourquoi avoir décidé de mettre en place des Actions de Formation en Situation de Travail ?

Historiquement, l’Entreprise d’Insertion, dont l’objet et la finalité est l’accès à l’emploi durable des publics qu’elle accompagne, s’est appuyée sur la mise à l’emploi pour permettre aux personnes d’apprendre à conserver un poste dans la durée tout en l’occupant et en constatant que c’est bien leur travail qui constitue leur rémunération.

Ce support pédagogique (l’emploi), associé à un accompagnement socio-professionnel, semble le plus adapté pour faciliter la reprise de confiance en soi et permettre la levée progressive des difficultés rencontrées et la mise en œuvre d’une dynamique de parcours indispensable pour que la personne construise son projet personnel et professionnel et s’y engage, retrouvant ainsi autonomie, dignité et plus largement citoyenneté.

Si dans les années 80, la reprise de confiance et l’acquisition des « savoir être » pouvaient suffire à l’accès à l’emploi durable, le marché de l’emploi s’est considérablement modifié depuis. Dès lors, les métiers de premier niveau de qualification sont devenus de plus en plus exigeants et nécessitent maintenant des compétences de plus en plus élevées pour pouvoir y accéder. Avec 80% au moins de nos publics disposant d’une formation initiale maximale de niveau BEP/CAP et d’une faible expérience professionnelle, le Développement des compétences pendant le parcours est devenu un enjeu central pour que l’Entreprise d’Insertion puisse réaliser sa promesse de tremplin vers l’emploi durable.

Par ailleurs, le souvenir de la formation reste souvent difficile pour nos salariés en parcours car synonyme d’échecs passés. Les résistances au départ de l’entreprise pour intégrer un parcours de formation sont donc nombreuses, et le lien de confiance établi avec l’encadrement et l’accompagnement dispensés par l’Entreprise d’Insertion sont bien souvent les meilleurs gages de réussite et de sécurisation des parcours de formation que nous pouvons proposer.

Pour ces raisons, nous sommes intimement convaincus, depuis plusieurs années, que le développement des compétences des salariés en parcours doit s’organiser dans l’entreprise, en maintenant le lien contractuel et la rémunération du salarié (passer d’un salaire à une indemnité de stagiaire de la formation professionnelle lorsqu’on est dans une situation financière fragile constitue bien souvent plus qu’un frein : un empêchement…).

L’Entreprise d’Insertion de demain, pour rester efficiente et tenir sa promesse d’accès à l’emploi, doit donc devenir apprenante. Ainsi, l’engagement dans l’AFEST paraît une évidence.

Auparavant, la formation au poste de travail était effectuée dès l’intégration sans formalisme et sans ingénierie pédagogique. Avec la loi de septembre 2018, choisir son avenir professionnel, l’Action de Formation en Situation de Travail est devenue une modalité pédagogique à part entière. Grâce à cette opportunité, nous avons formalisé la transmission de compétences existante et sommes allés plus loin en formalisant un nouveau modèle d’appropriation de la compétence afin de créer et développer l’entreprise apprenante.

2. Quelles sont les principales étapes en matière d’ingénierie que vous avez menées pour mettre en œuvre l’AFEST ?

Plusieurs étapes sont nécessaires pour la mise en œuvre opérationnelle de l’AFEST :

  • Tout d’abord, l’étude de l’ensemble des postes en s’appuyant sur les fiches de poste, et les tâches effectuée afin d’identifier les compétences déployées lors des activités. Cette étape permet de faciliter la construction des séquences pédagogiques et identifier les compétences attendues.
  • Par la suite, il est nécessaire de recenser les situations de travail pouvant être un support formatif, et ainsi en construire les objectifs pédagogiques.
  • Enfin, il est nécessaire de réfléchir au séquençage des temps réflexifs permettant de reprendre avec l’apprenant l’ensemble des points abordés lors des séquences formatives et ainsi accompagner la réflexion dans l’action et permettre le « transfert des apprentissages »

Toutefois, avant la mise en place de l’ingénierie pédagogique, nous avons effectué une étude d’opportunité et de faisabilité afin d’identifier nos forces/faiblesses et opportunités/menaces de mettre en place une telle démarche.

L’implication et le dynamisme du projet portés par la direction est aussi un facteur essentiel de réussite de la mise en place de l’AFEST.

3. Le rôle de l’encadrant technique a évolué, comment le définiriez-vous aujourd’hui ?  

    Le rôle de l’encadrant technique d’insertion a évolué avec la mise en place de l’AFEST. Il est devenu formateur et évaluateur des compétences auprès des apprenants. Il sait aujourd’hui identifier une situation de production pouvant être une situation de formation, il change de posture afin de permettre le droit à l’erreur des collaborateurs, et évalue factuellement les compétences de ses collaborateurs.

    L’encadrant devient alors un formateur qui met en œuvre l’ingénierie pédagogique en s’appuyant sur les situations de production.

    LES CHIFFRES CLÉS : 
    DEPUIS LE DÉBUT DU PROJET, NOUS AVONS FORMÉ 24 ENCADRANTS SUR LE RÔLE DE TUTEURS/FORMATEURS.
    A CE JOUR, NOUS COMPTABILISONS PRÈS DE 3 000 HEURES DE FORMATION POUR 67 SALARIÉS EN PARCOURS.
    416 ÉVALUATIONS DE COMPÉTENCES ONT ÉTÉ RÉALISÉES.
    122 SALARIÉS ONT ÉTÉ SUIVI.
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