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ODD, un confinement au propre

L’entreprise de nettoyage et de réparation de véhicules ODD (Otherworld Développement Durable) a été très impactée par le confinement, mais après une fermeture de trois semaines, cette entreprise présente sur le territoire du Havre depuis treize ans a réouvert en adaptant son offre à la situation particulière liée au Covid-19. Fanny Hamel, sa présidente, revient avec nous sur ces dernières semaines.

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots ODD ?

Nous sommes une entreprise d’insertion de nettoyage automobile sans eau qui s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. Le nettoyage s’effectue à la main, avec des produits biodégradables sans rinçage. Cela représente 90% de notre activité avec au total vingt-trois salariés dont vingt-un en parcours d’insertion. Depuis un an, nous avons également repris une activité mécanique automobile avec trois salariés dont 2 en insertion. Cet atelier fonctionne comme un garage solidaire où l’on adapte le coût des prestations, selon la main d’œuvre et le coefficient familial des personnes. Nous avons enfin une troisième activité mineure sur la réparation et la location de vélos pour le compte de la Communauté Urbaine du Havre avec cinq salariés en insertion.

Que s’est-il passé pour votre activité à l’annonce du confinement ?

L’activité de réparation automobile faisait partie des activités dites « essentielles » pendant le confinement, nous pouvions donc maintenir notre activité. Cependant, comme nous sommes un petit garage et que nos stocks sont limités, nous dépendions de nos fournisseurs qui, eux, ont tous fermés. Sur le nettoyage des véhicules sur site, l’activité s’est quant-à-elle arrêtée de factoavec la fermeture de nos clients. Nous avons donc fermé l’entreprise pendant trois semaines, après avoir réalisé les dernières réparations que nous pouvions faire. Après ces trois semaines, nos fournisseurs ont commencé à réouvrir, nous avons alors repris partiellement la mécanique automobile, en répondant aux besoins des actifs avec seulement deux salariés. 

Avez-vous adapté votre activité pendant ce confinement ?

Oui, en effet, nous avons eu quelques demandes de clients sur le nettoyage automobile qui souhaitaient reprendre leur activité comme par exemple les concessionnaires. Ces demandes nous ont fait réfléchir à une évolution possible de nos services. Nous nous sommes tout naturellement dirigés vers la désinfection de véhicules. Nous avons ainsi acheté des produits virucides pour aller plus loin que la préparation classique avec des produits biodégradables sans rinçage. Il a fallu rechercher des produits respectant l’habitacle de nos véhicules, nous nous sommes ainsi tournés vers des produits destinés à l’agroalimentaire déjà existants. Après un délai de livraison assez long sur ces produits, nous avons pu débuter la désinfection des véhicules. Nous avons aussi eu l’opportunité d’investir dans une machine à ozone permettant de désinfecter l’air des habitacles en vingt minutes seulement (selon a taille des véhicules). Cette machine, portable, nous permet de nous déplacer chez nos clients pour effectuer la prestation. Ces deux solutions nous permettent de proposer à nos clients, un nettoyage et une désinfection complète des véhicules.

Malgré tout, la désinfection de véhicules a du mal à prendre, nous tâchons de travailler sur la continuité, en renouvelant le nettoyage des parcs automobiles de nos clients. Le virus circulant toujours, il faut être vigilant sur la propreté et ne pas se limiter à un seul nettoyage, au risque de contaminer de nouvelles personnes.

Les entreprises d’insertion accompagnent des salariés en parcours d’insertion tout au long de leur parcours, comment avez-vous fait durant cette période ?

Nous avons maintenu le lien avec les salariés en les appelant toutes les semaines avec un roulement entre la conseillère en insertion, le directeur et moi-même. Nous avons aussi un groupe privé Facebook, rattaché à l’entreprise, qui existe depuis maintenant plus de trois ans. Nous nous en servions pour la planification, les notes de services et autres. Avec le confinement, nous l’avons utilisé afin de maintenir le lien. Chacun pouvait partager des photos, envoyer des coloriages pour les enfants, partager des informations sur le port des équipements de protection individuelle (EPI), apporter des nouvelles de l’entreprise etc. Ce groupe a permis de maintenir le lien avec les salariés pour qu’ils ne se sentent pas isolés et qu’ils aient toutes les informations nécessaires au bon déroulement du confinement. 

Comment s’est organisé le retour des salariés dans l’entreprise ?

Les salariés étaient contents de revenir. Pour certains, le confinement a été difficile, mais le fait d’avoir maintenu le lien les a beaucoup aidés. Ils nous ont interrogés sur ce que nous avions mis en place pour leur sécurité. A ce moment-là, les médias parlaient beaucoup du manque de masques et de gel hydroalcoolique. Une fois que nous les avons rassurés sur ces points, tout s’est bien passé. Nous avons ensuite formé les salariés sur les nouveaux produits, la machine à ozone, mais aussi sur les gestes barrières et sur l’importance du port des EPI. Aujourd’hui, tous les salariés sont revenus en poste avec du travail.

Ou en êtes-vous maintenant après la fin du confinement ?

Nous avons beaucoup de travail en ce moment mais nous ne savons pas comment cela va se passer par la suite. Est-ce juste un rebond d’activité pour rattraper les retards et, dans une quinzaine de jours, il n’y aura plus rien ? Ou l’activité reprend-t-elle définitivement ? Est-ce que d’ici septembre, nous reprendrons une activité normale ? Ce sont des vraies problématiques, c’est pourquoi, nous prenons les jours les uns après les autres.

Retrouvez ODD sur leur site internet : www.odd-normandie.fr

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